Résultats 2007 de l'Observatoire Régional du Pneumocoque Alsace

Ce poster a été publié dans le N°301 de Réunion Iterdisciplinaire de Chimiothérapie Anti-Infectieuse (RICAI)

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Introduction

L’Observatoire Régional du Pneumocoque Alsace participe au réseau français de surveillance de l’évolution de la résistance aux antibiotiques des souches de pneumocoques et de ses sérotypes, en partenariat avec le Centre National de Référence des Pneumocoques et de l’Institut de Veille Sanitaire.

Seize laboratoires participent au réseau alsacien :

  • 1 centre hospitalier universitaire,
  • 7 centres hospitaliers non universitaires,
  • 8 laboratoires privés.

 

Matériel & Méthodes

  • En 2007, 176 souches pathogènes et non redondantes de Streptococcus pneumoniae isolées de liquides céphalo-rachidiens (LCR), d’hémocultures, d’otites moyennes aiguës (OMA), de liquides pleuraux ont été collectées. Vingt-quatre souches d’origine pulmonaire (2 souches par mois) isolées par le centre coordinateur ont également été incluses. Dans le cas où plusieurs souches identiques étaient isolées chez un même patient, une seule a été retenue et par ordre de priorité : LCR puis hémoculture puis enfin OMA et liquides pleuraux.
  • S. pneumoniae a été identifié sur l’aspect typique des colonies sur gélose au sang, la coloration de Gram caractéristique, la sensibilité à l’optochine.
  • Les sensibilités à l’érythromycine, au cotrimoxazole, à la tétracycline, au chloramphénicol, à la rifampicine, à la vancomycine et à l’oxacilline ont été étudiées par la méthode de diffusion en milieu gélosé ou à l’aide de galeries ATB-pneumo ou de cartes Vitek2 (Biomérieux).
  • Les sensibilités à la pénicilline (P), l’amoxicilline (AMX) et au céfotaxime (CTX) ont été étudiées par la méthode E-test (AES) ou par méthodes automatisées.  L’interprétation a été faite selon les critère du CA-SFM 2007. 
  • Le centre coordinateur a étudié les CMI à la pénicilline, à l’amoxicilline et au céfotaxime de toutes les souches incluses par la méthode de référence de dilution en milieu gélosé selon les recommandations du CA-SFM. Trois souches de référence ont été utilisées dans chaque série (souches R6WT, N 3247 et ATCC 49619).
  • Les souches étaient considérées de sensibilité diminuée aux pénicillines (PSDP) sur les valeurs des CMI par la méthode de référence.
  • Dépistage des souches de sensibilité diminuée aux fluoroquinolones.
  • Les sérotypes ont été déterminés par agglutination de particules de latex sensibilisées par des anticorps dirigés contres les antigènes capsulaires : 1, 3, 4, 5, 6, 9, 14, 15, 18, 19 et 23.
  • Saisie des données anonymisées sur internet, traitement des données sur logiciel Capture System.

 

Résultats

 

Discussion

Sensibilité aux bétalactamines

L’analyse des résultats montre la poursuite de la diminution du pourcentage des PSDP entre 2003 et 2007 (42,9 versus 29,0 %). On note une diminution des PSDP pour chaque type de prélèvements pris isolément y compris pour les prélèvements pulmonaires (seules 24 souches ont été incluses en 2005 et 2007).

 

Après une augmentation de 1997 à 2003, la diminution des PSDP parmi les souches isolées d’hémocultures se confirme, passant de 41 à 25 %.

Les taux de PSDP restent plus élevés chez les enfants que chez les adultes. Le pourcentage des PSDP isolés d’OMA est de 44,4 % en 2007 versus 47,7 % en 2005, mais l’effectif passe de 38 à 18 souches incluses.

 

On note une forte diminution des souches isolées chez les enfants (96 en 2003 pour 26 en 2007). Tous les types de prélèvements sont concernés. Le pourcentage des souches intermédiaires à l’amoxicilline diminue et le pourcentage pour le céfotaxime reste constant.

 

Les souches de haut niveau de résistance restent rares. Aucune souche isolée n’est résistante au céfotaxime, les souches résistantes à la pénicilline et/ou à l’amoxicilline sont peu fréquentes.

Cinq souches (2,8 %) étaient résistantes à la pénicilline G, 2 (1,1 %) à l’amoxicilline, aucune au céfotaxime (0 %) contre respectivement 1,4 % et 0,5 % en 2003, 1,4 % et 0,5 en 2005.

 

On note une diminution des pourcentages de résistance par rapport à 2005 pour l’érythromycine, les tétracyclines et la fosfomycine. Cette diminution reste étroitement liée à la diminution des PSDP.

 

Sérotypage

Les sérotypes observés sont par ordre de fréquence : 19, 6, 14, 1 et 23 (33, 13, 13, 11 et 9 souches respectivement), 68 souches (38,6%) ne sont pas agglutinables avec les panels utilisés, il s’agit de souches sensibles à la pénicilline (64/68).

Les sérotypes rencontrés chez les enfants évoluent : augmentation des souches non agglutinables avec avec les réactifs utilisés (probables sérogroupes émergeants), augmentation du pourcentage de sérotype 19, diminution du 14 mais l’interprétation doit rester prudente car les effectifs sont faibles.

 

Conclusion

En conclusion, la diminution du pourcentage des PSDP observée en 2005 se confirme, les souches de haut niveau de résistance sont rares. 
Parmi l’ensemble des ORP français, les taux de PSDP alsaciens demeurent parmi les plus bas.

 

Auteurs

Gaëlle Camdessoucens-Miehé12, Valérie Murbach7, Pascal Barrand8, Agnès Boulenc8, Dominique De Briel1, Jean-Marie Delarbre3, Jean-Louis Flipo6, Christian Gherardi9, Isabelle Grawey1, Thomas Gueudet11, Annie Heidt2, Valérie Herzig8, François Jehl7, Valérie Lantz10,Chantal Lemble5,Isabelle Mahoudeau11,Paul Pierrot9,Catherine Rieder11, Francis Tytgat4, Alain Gravet12.

1. CH de Colmar,

2. CH de Haguenau,

3. CH de Mulhouse,

4. CH de Saverne,

5. CH de Sélestat,

6. CH de Wissembourg,

7. CHRU de Strasbourg - Laboratoire de Bactériologie,

8. LABM Colmar,

9. LABM Mulhouse,

10. LABM Soultz,

11. LABM Strasbourg,

12. Centre Coordinateur ORP Alsace - Laboratoire de Microbiologie, CH de Mulhouse, Mulhouse, France